Correspondant à un épaississement de l’aponévrose palmaire moyenne, la maladie de Dupuytren est l’une des pathologies de la main les plus fréquentes.
Si les formes bénignes n’engendrent que de “simples” brides ou nodules à la main sans retentissement fonctionnel, les formes évoluées constituent un handicap avec de véritables rétractions des doigts qui empêchent le patient d’ouvrir la main.

L’équipe du CMEM vous informe des différents symptômes pouvant vous amener à consulter, et se tient à votre disposition en cas de besoin.

Qu’est-ce que la maladie de Dupuytren ?

La maladie doit son nom au Baron Dupuytren, chirurgien sous le premier Empire, qui en fit la description. L’âge moyen de survenue est de 50 ans, et elle affecte plus les hommes que les femmes.

Il s’agit d’un épaississement à la main de structures qui y sont normalement présentes, essentiellement l’aponévrose palmaire moyenne. Elle a son équivalent au pied (maladie de Leddherose) et à la verge (maladie de Lapeyronie).

Image : schéma de l’aponévrose palmaire moyenne – source : alami.com

D’où vient la maladie de Dupuytren ?

Plusieurs théories se sont succédées concernant son origine :

• Les microtraumatismes répété chez les travailleurs de forces ;
• Une origine génétique, supposée issue de populations du nord de l’Europe, d’où la réputation de cette maladie d’être “la maladie des Vikings ».

Si les traumatismes répétés ne sont plus en cause, la seconde théorie semble elle aussi inexacte dans la mesure ou la maladie de Dupuytren n’est pas l’apanage de populations issues des migrations nordiques.

 On considère actuellement qu’elle se développe chez des patients présentant un ensemble de gènes qui les prédisposent à présenter la maladie, et qu’elle est en quelque sorte déclenchée par un stress dont la nature peut-être variée, et qui va se comporter comme une “gâchette » (“trigger” en anglais).

L’évolution de la maladie est imprévisible.

• Elle peut se limiter à une première poussée, et rester très discrète et non invalidante ;
• Elle peut aussi progresser de façon continue, ou évoluer par poussées successives ;
• Dans certains cas, elle conduit à des rétractions des doigts qui peuvent gêner l’ouverture de la main.

Quels sont les signes de la maladie de Dupuytren ?

Les lésions observées à la main sont souvent décrites par les patients comme des “boules”, des “épaississements durs”. Ces lésions ne sont normalement pas douloureuses.

Ces lésions de base peuvent prendre plusieurs formes :

• Des brides ;
• Des nodules ;
• Des invaginations (la peau est attirée en profondeur).

On peut aussi observer à la face dorsale des doigts des épaississements cutanés et sous cutanés : les coussinets dorsaux.

Si, en règle générale, les doigts ulnaires (l’annulaire et l’auriculaire) sont les plus atteints, certains patients présentent des lésions sur les autres doigts longs et sur le pouce.

 Dans les stades précoces, la mobilité des doigts est conservée.
 Dans les stades plus avancés, on observe une rétraction des doigts en flexion, qui peut aller jusqu’à l’impossibilité complète d’étendre les doigts.

Quels sont les examens nécessaires pour faire le diagnostic de maladie de Dupuytren?

Le diagnostic de la maladie le Dupuytren est avant tout clinique. Des examens complémentaires seront prescrits au cas par cas pour rechercher des pathologies associées.

Quel est le traitement de la maladie de Dupuytren?

• Une chirurgie “percutanée” à l’aiguille, où les brides palmaires sont sectionnées sans incision de la peau ;
• Une chirurgie à ciel ouvert de fasciectomie, où la maladie est littéralement “retirée”.

Faut-il opérer toutes les maladies de Dupuytren ?

Toutes les maladies de Dupuytren ne doivent pas être opérées. De façon générale, on considère que seules les formes évoluées avec une rétraction des doigts telle que le patient ne peut plus poser la main à plat sur une table relèvent de la chirurgie.